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jeudi 21 avril 2016

Ce mois d'avril où Valle-Inclán est parti à la guerre.


Le 5 Janvier 1936, après une longue maladie, Ramón Maria del Valle-Inclán, l'écrivain pittoresque qui comprenait la vie comme un carnaval (dans le sens le plus noble du mot), est mort à 70 ans. De tous les épisodes de sa vie, et de tous ses écrits; on trouve une période, beaucoup plus inconnue que connue, qui l'a amené à vivre une expérience, à coup sûr, inoubliable.

La confrontation journalisme-littérature, qui résiste encore et toujours à l'envahisseur, a été l'un des principaux sujets de discussion en Espagne au cours des premières décennies du XXème siècle. Les partisans du journalisme pur se méfiaient de l' «intrusion» de la littérature dans leurs nouvelles sérieuses, tandis que d'autres croyaient en une combinaison réussie entre les deux points de vue : dans le cas d'une chronique, même si c'est une de guerre, un texte entièrement objectif qui apporte seulement des données statistiques nous semblerait froid, distant, vide; loin de ce qui a donné naissance, qui est, l'expérience directe et personnelle dans les faits que plus tard on raconte. Entre 1914 et 1918, a eu lieu l'un des événements les plus importants de notre histoire : la Première Guerre mondiale. Et en tant que tel, les journaux en ont fait écho de la même façon. Les chroniques ont mis en scène les pages et les couvertures des journaux du monde entier. Les journalistes et écrivains ont été envoyés aux coins les plus divers avec la mission d'être les témoins fidèles de ce film rude. Ensemble, il ont partagé, seulement pour quelques semaines, la boue épaisse qui inondait leurs bottes, la fumée et le brouillard qui embuaient leurs yeux, les cigarettes à minuit et cette posture voûtée, semblable à celle d'un chimpanzé, qui est devenue durant quatre ans la seule alternative à mourir d'une blessure par balle.

Parmi eux, l'œil toujours en alerte, se trouvait Ramón del Valle-Inclán (1866-1936). Mandaté par l'agence Prensa latina et par El Imparcial , médias où furent publiées Minuit et Dans la lumière du jour, les deux parties de ses chroniques ; il a vécu pendant deux mois avec la guerre et son absurdité. Il est curieux de voir commentIl craignait que l'engagement et le contrat coupent les ailes de la littérature en lui. Mais comme l'a dit Eloy Martinez en 1997: «Un homme ne peut pas être divisé entre le poète qui cherche l'expression juste de 21 heures à minuit et le journaliste indolent qui laisse tomber les mots sur les tables de rédaction comme s'ils étaient des grains de maïs. L'engagement avec la parole est un travail à temps plein, pour toute la vie".

Disposé à trouvé l'équilibre entre le journalisme, la littérature et une expérience certainement inoubliable, il quittait tous les matins la maison de la famille Chaumié, où il était descendu, à la recherche de la façon de dépeindre un jour de guerre ; idée centrale de ses textes et une partie du titre de ceux-là mêmes. Et qu'est-ce qu'un dandy comme Valle-Inclán faisait au milieu de Verdun? Survoler. Survoler les champs dévastés, les villes détruites, la nuit noire. Parce que ses chroniques ont été écrites sur la terre, mais ont été conçues dans les airs.

Sans faire beaucoup d'efforts, parce que Don Ramón les facilite, nous pouvons l'imaginer, avec le sourcil froncé, marchant entre les avions, écoutant les explications et les histoires de leurs propriétaires, tandis qu'il arpentait en silence, en réfléchissant sur comment il devrait aborder ses articles. Mais,tant qu'il n'est pas monté dans l'un d'entre eux, et n'a pas contemplé la scène dévastatrice qui était sous ses pieds, il ne l'a pas vue : elle ne se trouvait pas là-haut, entre les étoiles brillantes, la réponse à son incessant débat stylistique : ce qu'il devait écrire c'était une vision stellaire.Une vue de la guerre depuis l'éloignement physique d'un avion qui couvre des kilomètres, et la proximité de celui qui les a parcourus à pied . Ceci est le motif pour lequel tant Minuit que La lumière du jour, sont des chroniques en apparence désordonnées et décousues, puisque les chapitres qui les composent correspondent à différents scénarios et personnages. Valle-Inclán saute d'une scène dans une tranchée à raconter comment le feu et les bombes ont détruit une ville. Pièces de taille et de couleur distinctes qui forment, cependant, le même puzzle, celui d'un moment de guerre vu et vécu depuis divers coins du front français. Il fait ainsi, sans le vouloir, une critique très actuelle , puisqu'il aborde le sujet sous tous les angles et de manière très subjective, comme seule la guerre peut être contée.

Avec son modernisme et son sens du détail, Valle-Inclán a écrit la guerre et a décrit son horreur et sa peine, il a décrit la vie dans une tranchée, les attaques et les tentatives de défense, la fumée tremblante que les cigarettes dégageaient, ceux qui fuyaient une ville détruite et ceux qui imploraient une aide en face des hôpitaux. Il a décrit des généraux et des enfants, des hommes et femmes, des Allemands et des Français (en étant lui, comme la majorité des littérateurs qui ont exercé comme correspondants, partisan des Alliés).
Et après quelques mois de voyage, d'octobre 1916 à février 1917, ses chroniques ont été publiées dans El Imparcial. Mais elles ne sont pas restées là : comme c'est arrivé aux correspondances d'autres écrivains comme Vicente Blasco Ibanez,Vision stellaire de Valle-Inclán a été publié sous forme de livre, sauvé de l'oubli, réédité et annoté l'an dernier (2014) par Evohé.

El 5 de enero de 1936 Ramón María de Valle Inclán murió después de una larga enfermedad, a los 70 años. La fusión literatura-periodismo ha tenido en España gran importancia en las primeras décadas del siglo XX. Durante la Primera Guerra Mundial ,y en el medio de los muchos periodistas se hallava Valle Inclán, corresponsal de la agencia Prensa Latina y de El Imparcial, allí encontró el equilibrio entre la literatura, el periodismo y una experiencia inolvidable. Con su modernismo y su sentido del detalle describe el horror y la pena que lleva dentro (describe la vida en las trincheras, ataques defensivos...) todo esto fue publicado en El Imparcial y más tarde en Visión Estelar en forma de libro.

Álvaro Amoedo Fernández.

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